La caserne des Minimes

Restructuration

2020.L’ancienne Caserne des Minimes au coeur du Marais est à nouveau accessible aux habitants du quartier et aux promeneurs.
Nous avons mené une réflexion qui va au-delà de la restructuration de cet ensemble patrimonial. Repenser les porosités et les continuités urbaines, mais également paysagères et de services sont les enjeux que nous avons défendus. Le mur d’enceinte est supprimé, les soubassements sont percés. La cour centrale devient un jardin de fraîcheur, traversant et animé.
Atelier d’artisans, crèche de quartier, restaurant associatif et cabinet médical conventionné viennent investir les rez-de-chaussée des bâtiments qui révèlent à nouveau l’histoire du lieu et la vie du quartier.

Relire l'histoire, habiter l'époque

Retour en arrière. XVIIe siècle, construction du couvent des Minimes, du nom de l’ordre religieux qui l’occupait. La révolution française marque sa fermeture et le XIXe siècle sa transformation en caserne. rh+ architecture rend hommage à ces histoires par la préservation ou le réemploi des éléments architecturaux et patrimoniaux caractéristiques. Les architectes intègrent au projet les fonctionnalités en adéquation avec les exigences énergétiques et environnementales actuelles. Les façades sont restaurées et isolées depuis l’intérieur, le dessin de l’ancien cloître, devenu place d’armes puis parking, est retrouvé grâce à l’implantation d’un jardin de fraîcheur qui accueille un système d’infiltration des eaux de pluie.

Une cour de traverse

Créer des porosités et des continuités urbaines est l’un des principaux enjeux du projet pour rh+ architecture qui propose de supprimer le mur d’enceinte, d’ouvrir les accès et de percer de nouvelles entrées. Les architectes affirment le rôle des rez-de-chaussée en un socle actif et poreux : certains sont abaissés pour assurer un plein pied en continuité avec la chaussée. Des locaux traversants et vitrés sont aménagés pour accueillir cabinet médical conventionné, ateliers d’artisans ou restaurant associatif. Visible et accessible depuis les 4 rues qui la bordent, l’ancienne place d’armes devient cour de traverse. De nouveaux cheminements apparaissent, des raccourcis se créent et redéfinissent les trajets quotidiens des résidents du quartier.

Un jardin de fraîcheur

L’ancienne place d’armes d’environ 2000 m2, devient lieu d’échange, de rencontre et de respiration. Avec ses 16 arbres de grandes hauteurs plantés à l’emplacement de l’ancien cloître, son sol en calcaire clair qui offre une continuité visuelle avec les soubassements des bâtiments, ses abords végétalisés avec des fruitiers et arbustes en pleine terre, la cour se transforme en un jardin de fraîcheur. Les parisiens peuvent s’y retrouver en journée, jardiner dans les potagers partagés, manger une cerise, partager une partie de pétanque, boire un verre en terrasse. À la nuit tombée, le jardin referme ses portes. Il pourra dans le futur, devenir un espace ouvert en continu au public : rh+ architecture a déjà anticipé les aménagements nécessaires à cette évolution.

Une programmation sur mesure

Aux 70 logements sociaux réalisés grâce à l’appropriation des combles, s’ajoutent un ensemble de services et locaux d’activités. rh+ architecture est force de proposition pour une programmation en adéquation avec les aménagements. Plumassier, maroquinier, céramiste... 8 artisans s’installent dans les rez-de-chaussée de la rue Saint-Gilles décaissés et aménagés en ateliers avec réserves en sous-sol et ouvertures des anciennes fenêtres en porches vitrés. À l’angle de la rue des Minimes et de la rue du Béarn, un cabinet accueille 3 médecins conventionnés. Une crèche associative de 90 berceaux, avec pièce d’eau et jardin d’enfant adjacent, prend place dans les anciennes écuries, dont les hauteurs sous plafond atypiques sont judicieusement mises en valeur.

Un patrimoine réactivé

Habitués à mener des projets patrimoniaux d’ampleur, rh+ architecture effectue pour les Minimes un minutieux travail d’identification et d’intégration des éléments d’architecture remarquables qui donneront aux logements tout leur qualité : belle hauteur sous plafond, conservation ou réemploi de certains planchers d’origine, création de murs de briques ajourés rappelant les gardes-mangés des anciennes cuisines, poutres apparentes, préservation des moulures au plafond. En jouant des contraintes liées aux accès ascenseurs, en supprimant certains escaliers de services, en créant des lucarnes parisiennes pour l’aménagement des combles, les architectes proposent des appartements majoritairement traversants, atypiques et de typologies variées : duplex, grands logements familiaux, logements pour personnes âgées dépendantes, collocations étudiantes.